Vers une agonie de l’IPv4!

Voici un article qui explique comment fonctionne l’ancien, mais toujours d’actualité du Protocole Internet IPv4. Lorsque vous configurez des réseaux, on vous propose deux types d’adresse IP. D’abord les adresses IPv4, et ensuite les adresses IPv6. Le « v » présent dans ces deux acronymes correspond à « version » , nous avons donc une version 4 du Protocole Internet (IPv4), et nous avons également la dernière version qui est le 6 (IPv6).

Vous vous posez sûrement ces questions légitimes : « Pourquoi l’IPv4 ? Pourquoi avons-nous crée l’IPv6 ? Qu’est-ce qu’il rapporte de plus par rapport à l’IPv4 ? Quelles ont été les besoins pour avoir décidé de créer cette nouvelle version du protocole ? Pourquoi l’IPv4 ne pouvait-il pas suffire ?

Dans cette article, je vais uniquement vous répondre les raisons pour lesquelles l’IPv4 reste insuffisant, je m’étendrais dans le fonctionnement de l’IPv4 et de l’IPv6 dans les prochaines articles.

Comment fonctionne internet ?

Commençons par le protocole BGP. Ce dernier est un protocole qui gère l’acheminement des paquets par l’échange de route. Pour pouvoir rendre un réseau routable depuis internet, il faut alors annoncer dans la table de routage un numéro d’AS (Autonomous System). Par exemple, si nous avons un data center et que nous voulons annoncer notre plage IP au reste du monde, nous utiliserons alors le Protocole BGP. Vous aurez alors la liste de toutes les routes et donc vous pouvez y accéder partout sur internet.

L’AS est un réseau autonome sur Internet qui s’interconnecte avec plusieurs autres AS, et c’est cette ensemble des AS et leurs interconnexions qui forment ce qu’on appelle Internet ! C’est en fait un « Réseaux de réseaux ». Un AS doit s’interconnecter à au moins deux autres AS pour s’échanger toutes les routes. Pour obtenir un Autonomous System, nous devons faire une demande au RIR (RIPE pour l’Europe) pour devenir un LIR (Local Internet Registy). Pour cela, il faut une certaine somme, et trouver deux AS qui acceptent d’échanger des routes avec nous. Une fois inscrit en tant que membre du RIPE, nous devenons un LIR. Nous avons donc notre propre plage d’IP et de numéro d’AS.

Quoi ? Le RIR ? Le RIPE ? Mais que dis-tu Wilhem ?

N’affolons pas, le RIPE (Réseau IP Européen) est un RIR (Regional Internet Registry), il en existe 5 dans le monde.

Le RIPE s’occupe de l’allocation des adresses IPv4 et IPv6 ainsi que des N° d’AS.

Les problèmes du Protocole IPv4 ?

Le RIPE a annoncé récemment qu’il restait moins de deux millions d’adresses IPv4 disponibles dans leur plage d’IP. La fin d’attribution des IPv4 est donc prévu fin 2020. Ces deux millions d’adresses peuvent paraître colossale, cependant, si nous cumulons tous les réseaux existants ainsi que les réseaux et les demandes d’adresses IP potentiels, l’IPv4 ne fera pas long feu.

Les conséquences à cette pénurie sont nombreuses :

  • Les quatre opérateurs (Bouygues Télécoms, Orange, SFR, FREE) ont attribués entre 88 et 99 % de ses IPv4 allouées

  • Les droits d’usages des IPv4 se revendent de plus en plus dans un marché gris, et le prix du CIDR 24 augmente de plus en plus (Près de 6 000$ actuellement)

  • Lorsque les opérateurs télécoms n’auront plus d’adresse IP, ils seront obligés d’opter soit le CGNAT (Carrier-Grade NAT qui est plus ou moins de la translation d’adresse), soit de l’IPv6

Le CG-NAT, une solution pas terrible..

Le CG-NAT est un NAT à grande échelle qui est utilisé par les fournisseurs d’accès à Internet. Son but est de diminuer la quantité d’adresse IPv4 nécessaires aux clients afin de faire face à l’épuisement des adresses IPv4.

Il présente cependant plusieurs désavantage :

  • Si une application n’utilise pas le TCP/UDP ou l’ICMP, il seront alors bloqués.

  • Le P2P ne fonctionne plus.

  • Nous rencontrerons plus de difficulté sur l’identification des utilisateurs. (Plusieurs personnes utilisent le même adresse IP)

L’IPv6, le héro de l’Internet

L’IPv6 est codé sur 128 bits, contre 32 pour l’IPv4, ce qui nous donne ici 3,4×10³⁸ adresse théorique ! Pour vous donner une idée de grandeur, chaque atome présent sur Terre pourrait obtenir une adresse IPv6 ! Cela peut paraître complexe, mais cela simplifie les paquets, notamment les en-têtes. Ce Protocole permet également l’adressage de bout en bout, et donc rendre inutile l’utilisation de la translation d’adresse, le NAT.

Cependant, cette solution reste peu exploitée.

  • 26 % des sites les plus visités en France sont accessibles en IPv6. Twitter par exemple ne sont pas utilisable en IPv6..

  • La transition vers le protocole a démarré en 2003, cependant, nous observons à peine l’IPv6 dans les box grand public..

  • Les fournisseurs de contenus justifient du non déploiement de l’IPv6 par les fournisseur d’accès.

  • … et les fournisseurs d’accès justifient le non déploiement de l’IPv6 par le fait que les fournisseurs de contenus proposent pas de contenu accessible en IPv6.

L’IPv6, l’enfant surdoué incompris

Les raisons pour lesquelles peu de personne s’intéresse à l’IPv6 :

  • Changement vu comme radical (DHCP, DNS …)

  • Peu de personnes sont formés à l’IPv6

  • « Gneu gneu gneu l’IPv4 fonctionne, alors pourquoi changer ? Gneu Gneu Gneu..

Je pense que la cohabitation IPv4/IPv6 sera le début de la fin de l’IPv4. Merci d’avoir lu !

Rendez-vous à mon prochain article !  🙂

 

Sources :

-https://www.ionos.fr/digitalguide/serveur/know-how/quels-sont-les-avantages-de-ipv6/

– Présentation “La fin de l’IPv4” – Youtube

-https://www.lemagit.fr/conseil/Tutoriel-BGP-Comprendre-le-protocole-de-routage-qui-fait-fonctionner-Internet-1-2

 

 

 

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